Il baladait son abondante crinière rousse sur tous les chemins de rondes qui ceinturaient la forteresse de son père, le baron de Rabutin. Une arbalète à l'épaule, aucun archer, aucun mousquetaire ne l'aurait provoqué pour tout l'or du monde. On le respectait, on le redoutait mais secrètement, tous le désiraient d'un feu impossible à éteindre. Car il était beau, certes, le bâtard du baron, et il régnait en maître absolu au château Rabutin. Mais encore Il avait un port de taille comme une fille quoiqu'il dégainait l'épée comme un mousquetaire, il crachait par terre comme un homme mais culbutait les valets de ferme avec une exquise sensualité. Aussi, on avait un pari parmi la petite armée du baron : celui qui réussirait l'exploit de mériter le pucelage anal de ce délicieux éphèbe, remporterait une partie de la solde de tous ses compagnons d'armes. On y rêvait sans y croire vraiment jusqu'au jour où l'on enrôla un très jeune cadet, un gitan du nom de Davor. Quelques muscles commençaient à saillir sous son gilet lorsqu'il s'exerçait à la rapière avec les hommes dans la cour. On était en Gascogne au 18e siècle et personne ne rigolait avec le métier des armes. Le jeune Davor avait prouvé son courage quelques jours plus tôt lorsqu'il avait sauvé un compagnon d'une échauffourée et son embauche chez les Rabutin était la récompense à cet exploit. Outre sa bravoure, le jeune Davor avait pour lui une beauté toute virile. De longs cheveux noirs ondulant dans la brise, des iris d'un noir sans impuretés, prisonniers d'yeux étirés comme des amandes. Son visage présentait les traits tout en extase de certaines icônes religieuses du temps. Les femelles du château n'avaient plus de regards que pour lui. À l'instar de toutes, le jeune Rabutin, prénommé Raphaël, s'éprit aussi du majestueux Davor et les paris reprirent alors avec quelques variantes. On misait désormais sur le temps que Davor mettrait à enfiler pour de bon le fils un peu trop efféminé du grand baron. Raphaël avait pris l'habitude de se battre avec Davor. Leurs duels étaient féroces et souvent interminables. Les mousquetaires avaient aussi remarqué que les domestiques du château envahissaient les croisées chaque fois que ces deux fous du combat s'affrontaient. Le baron, lui, souriait. Il connaissait bien son fils et présageait avec ironie des résultats des paris de sa petite armée. Car le baron admirait la force et le tempérament de cette chair de sa chair et savait pertinemment que Raphaël éviterait scrupuleusement le piège des amourettes banales. Le spectacle des duels se répétaient donc chaque jour sous les applaudissements de la valetaille et des mousquetaires sans qu'aucune trace de complicité plus intime n'apparaisse. Et l'on s'impatientait. Si bien que les mousquetaires avaient décidé d'épier l'incorruptible Raphaël de jour comme de nuit. Des escadrons de surveillance se succédaient afin de surprendre le moindre déplacement suspect. Puis vint enfin une nuit La lune joufflue, jetait de grands éclats de clarté sur tous les chemins de ronde. C'est ainsi que le cadet Perez avait distingué une sombre silhouette se découpant sur la façade sud du donjon. L'individu, complètement enveloppé d'une cape à capuchon, descendait rapidement les degrés contournant le donjon pour se faufiler à travers une fissure du rempart et se diriger vers la crypte ancestrale. La sentinelle, après avoir réveillé un complice, avait suivi le mystérieux personnage, devinant qu'il s'agissait sûrement du trop désirable Raphaël. Parvenus à l'entrée de la crypte, les mousquetaires avancèrent avec précaution et se dissimulèrent derrière une cloison de pierres. Et là, tapis dans l'obscurité humide de ce lieu sépulcral, ils firent la plus étrange découverte. Le souverain Raphaël, offrait aux regards sa nudité totale et affriolante. Sa chair si tendre et légèrement rosée semblait être la pièce maîtresse d'un banquet secret. Son torse, incroyablement bien dessiné, dardait des pointes altières et gonflées vers la petite assistance troublée. Trois garçons, dont le jeune Davor, le toisaient avec du feu dans les prunelles. Il les dévêtit un à un, tendrement, caressant parfois une aréole bandée par le froid et l'excitation, tâtant aussi de grosses bourses déjà remplies de désir. Le sexe des deux compagnons de Davor, incapables de résister ni aux effleurements, ni au spectacle qu'ils subissaient, avaient pris des proportions considérables. Raphaël, après avoir dénudé tous ses disciples à l'exception de Davor, s'étendit sur un lit de paille fraîche et commanda le début de cette fête singulière. On se rua sur lui et on le mordit avec gourmandise sur tout le corps. Davor, figé, observait la
MERCREDI 9 MAI 2007
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