LA NUIT CATALANE
La fête est une réussite, la moyenne d'âge tourne autour de 20 - 25 ans, mais les quelques parents qui sont là sont tous des gens qui ont su resté jeunes et qui savent profiter des bons moments de la vie. Je crois que j'ai du danser rock et be-bop avec plus d'une dizaine de mecs différents, plus ou moins bons danseurs, et je suis passablement fatiguée. Un peu d'air frais va me permettre de me refaire une santé. C'est peut être l'occasion d'en profiter pour poser des jalons avec Vicente, si je désire que mes petits projets aboutissent. Je ne ferais pas une maladie s'il ne voulait pas être mon initiateur, mais ça me plairait bien que ce soit lui. Alors la meilleur manière de savoir ce qu'il en pense, c'est encore de lui poser la question directement. S'il se vexe ou s'il se choque, c'est que mon choix n'est vraiment pas le bon, et je m'adresserai en ce cas ailleurs, ce ne sont pas les belles plantes qui manquent en Espagne au mois d'août. - Vicente ! Tu viens avec moi ? Je vais admirer les étoiles quelques minutes au bord de la piscine, pour reprendre des forces, et j'aimerais bien te parler de quelque chose qui me tient à c ur et qui, si tu es d'accord, ne regarde que nous deux ! - Tu m'intrigues, mais c'est tellement gentiment demandé que je serais un beau goujat de te refuser cela. Allons-y, passe devant, je te rejoins avec un jus de fruit ! La piscine est déserte, et je m'enfonce plus avant vers le bord de mer pour être à l'écart d'un éventuel inopportun, je m'assied sur le rebord du parapet de pierre et trompe mon attente en regardant les passants qui déambulent quelques mètres plus bas sur le paséo, et qui souvent m'adressent un joli sourire en m'apercevant dans le reflet des lampadaires. - Tiens. Saskia, cocktail de fruits frais maison, avec des glaçons, ça va t'aider à te rafraîchir ! - Merci Vicente, c'est gentil ! - Bon, je ne veux pas tourner autour du pot avec toi, alors je te demande de m'écouter jusqu'au bout, sans poser de question. Je vais essayer d'être le plus clair possible dans mes explications, et lorsque j'aurai fini, tu pourras me poser toutes les questions que tu voudras avant de me donner ta réponse, valé ? - Valé querida, te escucho !" - Je pense que tu commences à me connaître un petit peu depuis trois ans et j'ai l'impression que je ne te déplais pas trop. Tu m'as fait d'ailleurs des avances l'année dernière et j'avais fait semblant de ne pas comprendre pour une raison que finalement je trouve aujourd'hui un peu idiote. Je m'étais juré de ne pas coucher avec un garçon avant le jour de mes 19 ans. Pourtant, ne t'inquiète pas, je peux t'assurer que je ne suis pas du tout frigide, loin de là. J'ai eu l'occasion de me documenter depuis mes quatorze ans où j'ai découvert les plaisirs solitaires. Je peux t'assurer que je ne m'en suis pas privé. Mais en fait, la seule expérience vécue que j'ai connu, elle est encore très récente et ne concernait que le même sexe que moi. Tout ça pour te demander, car tu me plais beaucoup, si tu accepterais d'être mon initiateur masculin dans le domaine de l'amour. Je ne t'offre pas réellement mon pucelage dans le sens physique du terme, mais plus exactement ma virginité dans une signification plus cérébrale que corporelle. Je pense en savoir beaucoup sur la théorie, mais j'ai besoin d'un guide pour la pratique. Alors voilà, je pars demain avec Montse pour découvrir Barcelone, et je rentre à Chevreuse le 16 août avec mes parents. Il me reste une nuit que je voudrais t'offrir ! - Fiuuuuuuu ! Ben ma cocotte, là tu m'en bouches un coin, moi qui pensais justement que tu étais une petite coincée de la culotte, je me suis bien planté dans mon jugement. Tu as été on ne peut plus claire, et plutôt qu'une réponse comme tu es en droit d'attendre, je voudrais te faire à mon tour une proposition. Je refuse ta nuit d'amour qui deviendrait vite un souvenir parmi tant d'autres et je te propose plutôt une véritable initiation à l'amour. Je viens avec vous à Barcelone que je connais comme ma poche. Je rentre avec toi en France passer la fin du mois d'août, et je te rends à tes parents, non pas le premier, mais le deux septembre.
MARDI 30 NOVEMBRE 2010
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