UN MAÎTRE SOUMIS

Mon seigneur et maître. Konrad, m'a toujours répété, et ce chaque jour depuis que j'ai été mis à son service par mon père adoptif, que les plus belles femmes du monde se trouvent au Caire. Un nombre inconcevable d'esclaves féminines de tous les pays y sont apparemment gardées, sous l'œil jaloux d'un sultan en exil, qui peut ainsi constamment jouir de nouvelles fleurs. L'Occident, qui a fait maintes et maintes guerres pour sortir tous les peuples polygames de leur vie de péché, est pourtant le meilleur client des marchands d'esclaves musulmans. Les grands seigneurs d'Occitanie sont nombreux à entreprendre ce long chemin en bateau, route parsemée de pirates, de tempêtes et de voleurs de grands chemins, pour y consommer les fruits les plus exotiques de la terre. J'ai pu constater cette vérité «absolue» lors d'un voyage diplomatique, qui a lieu chaque printemps, dès que les cours d'eau redeviennent navigables. Comme à l'habitude, j'étais en charge de conduire la charrette au navire qui nous ferait longer les côtes de la Méditerranée, jusqu'au pays des mille merveilles, comme aimait l'appeler mon maître. Près du port que nous approchions, après quelques semaines éreintantes de voyage en mer, nous nous arrivâmes face à une ville animée, aspirant dans ses rues la chaleur et les derniers rayons du soleil de mars. Quelques-unes des femmes dont m'avait parlées mon maître s'affairaient à laver du linge à la rivière lorsque nous accostâmes. Elles étaient toutes d'une grande beauté malgré leurs haillons, et cela ne manqua pas d'ouvrir l'appétit de mon maître qui, semble-t-il, ne se lassait jamais de les regarder à leur insu. Elles jetèrent sur notre équipée des regards craintifs avant de s'éloigner pour continuer plus loin leur redondante besogne. Mon maître les fixa un instant, avec un sourire mi-narquois, mi-amusé, puis s'en alla ordonner à ses propres esclaves de décharger le bateau. Pour ma part, je n'avais même jamais tenu le sein d'une femme dans mes mains, ni même voulu planter ma dague de chair au fond d'une fente féminine. Je n'ai jamais été comme les autres garçons de mon âge qui se rossaient les uns les autres pour les plus belles filles et qui, dès le plus jeune âge, entretenaient des conversations fort salaces. Mon appétit sexuel n'a commencé à me tenailler que très récemment, lorsque par un bel après-midi d'hiver, j'aperçus mon maître prendre une fille de la cour, dans une position peu honnête. Il était aussi ivre qu'un pot, imbriqué en elle dans une position tellement animale qu'elle me permettait de mater son cul et ses couilles. La petite servante qu'il culbutait ne m'intéressât pas le moins du monde et mon maître ne devait jamais savoir pareille chose. Je serais immédiatement condamné et exécuté, et par sa main j'en suis sûr. N'empêche que jamais mon pénis ne m'a autant donné de fil à retordre que cette fois où j'ai pu le mater très intimement. Toujours sur le qui vive, mon bâton semble depuis ce temps me signaler que le moment est venu pour moi de le mettre à l'épreuve et que la cible est bel et bien la bonne. Tandis que je prête main forte aux hommes de main, je sens mon cœur se serrer à nouveau en songeant que le seul endroit où je souhaiterais mettre ma queue est dans la bouche de mon maître, une visée franchement improbable et surtout téméraire. Cette image me hante depuis cette journée fatidique d'hiver, et je me réveille chaque fois complètement détrempé de sueur et de foutre. Je m'apprêtais à me rendre dans ma tente pour y déposer mon corps endolori lorsque des voix très sonores et un vacarme d'enfer attira mon attention vers la tente principale. Lorsque j'entrai, je découvris l'escorte du seigneur, fortement éméchée, et mon maître, comme toujours, tout aussi soul qu'à son habitude. Lorsqu'il m'aperçut, il me dit, de fort bonne humeur : -Viens près de moi, accepte ce vin qui tourmente autant l'esprit que le corps de l'homme et choisis t'en une. Il me désigna la couche près de lui et je portai mon regard fatigué sur les femelles étendues, toutes embaumées de parfums qui me parvenaient en un amalgame délicieux, toutes différentes de par leur couleur de peau. Des Africaines avec des seins en forme de grosses poires, des Caucasiennes blondes à petite poitrine pointue, des Asiatiques avec des pointes marrons et une peau de porcelaine. Se tenaient à leurs côtés des Mongoles vêtues comme des poupées orientales, les seules n'affichant pas une nudité complète, des Noires avec…

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LUNDI 26 MAI 2008

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