ERRANCE SEXUELLE

Le temps était à l'orage dans la petite ville de Beauvais. Albert, un camionneur de trente ans d'expérience, se préparait à partir pour Paris avec sa cargaison de meubles. Il referma la porte arrière de son camion après avoir jeté un coup d'œil furtif dans l'obscurité de la caisse. Puis il s'installa au volant, ouvrit la radio et mit le cap sur Paris. Dès que la camion se mit en marche, les deux jeunes gens qui avaient prévu de séjourner toute la nuit dans la caisse à l'insu du camionneur, émergèrent des couvertures qui recouvraient les meubles. Depuis toujours, ce couple issu de familles de notables et d'avocats croyait être la réincarnation de Roméo et Juliette tant leur histoire amoureuse était semblable à celle des deux amoureux shakespeariens. Romain, un enfant de notable, avait demandé sa Julie en mariage l'automne dernier mais cette demande impromptue avait plongé sa famille ainsi que celle de sa douce moitié dans une querelle épouvantable. Le père de Julie, un avocat réputé de la ville, avait jadis gagné en justice une cause qui l'opposait au père de Romain. Ce dernier n'avait jamais pu pardonner cet affront et lorsqu'il avait appris leur projet de mariage, il l'avait menacé de toutes les représailles possibles : il allait lui faire perdre son héritage et finalement, le renier ! Romain, qui ne s'imaginait pas se séparer de Julie à tout jamais pour une simple question de fric, avait invité sa belle à s'enfuir de Beauvais avec lui. Paris semblait être la destination idéale mais le couple avait bien d'autres plans en tête. Tous deux souhaitaient vivre au jour le jour, ils rêvaient de parcourir les pays d'Europe, peut-être même l'Afrique, l'Asie et les États-Unis. Au fond, tout ce qu'ils désiraient, c'était de consumer leur amour sans que personne ne puisse jamais les embêter. Et c'est ainsi qu'ils s'embarquèrent dans cette aventure téméraire. La route était longue, ils allaient devoir rouler toute la nuit pour arriver à Paris. Insouciante des dangers potentiels et de leur condition précaire. Julie s'endormit sur un tas de couvertures que Romain avait rassemblé à cet effet. Il s'étendit à ses côtés et pria un instant pour que le camionneur ne les découvre pas lors du déchargement du camion. C'était le seul détail qu'ils avaient laissé au hasard avant de partir. Pour le reste, en l'occurrence la nourriture et les vêtements, tout était stocké dans des sacs à dos qui faisaient maintenant offices d'oreiller. Romain, malgré ses inquiétudes, finit par sombrer dans un sommeil profond, le genre de sommeil que seule une porte de camion serait en mesure de troubler. Ce qui arriva précisément à l'aube, lorsque le camionneur parvint finalement à destination. Sans se douter de ce qui se trouvait dans la caisse du camion, il ouvrit la porte et s'assit sur le rebord du pare-choc pour se restaurer l'estomac et prendre un peu de repos… Il ne prêtait pas vraiment attention aux couvertures qui bougeaient sous la respiration des deux tourtereaux et, après avoir mangé, il s'appuya contre la paroi de la caisse pour somnoler un peu. Mais un mouvement attira son attention avant que le sommeil ne l'emporte et il vit une touffe de cheveux qui émergeait d'un tas de couvertures. Sur le coup, il eut peur qu'il s'agisse d'un cadavre, mais lorsqu'il se convainquit lui-même que cette possibilité ne pouvait être qu'une chimère de son esprit imaginatif, et qu'il souleva la couverture, il poussa un long soupir de soulagement. Ce n'était que deux aventuriers d'une vingtaine d'années qui, malheureusement, n'avaient pas choisi le bon camion pour se réfugier. Avant de les réveiller, il décida qu'il valait mieux fermer la porte, ce qu'il fit immédiatement après avoir été chercher une lampe de poche dans l'habitacle du conducteur. Il alluma la lampe directement face au visage de Romain qui plissa les yeux avant de les ouvrir. Julie grogna un peu et se retourna de l'autre côté. Lorsque le jeune homme repéra l'endroit où il se trouvait, il ne vit d'abord que le soleil l'éblouissant de tous ses rayons. Lorsqu'il eut compris qu'il ne s'agissait pas des rayons solaires mais bien de la lampe de poche du camionneur, il voulut se relever sur son séant et prendre ses jambes à son coup. Le trapu l'en empêcha en embarquant à cheval sur son mince abdomen. Il approcha ses grosses lèvres de l'oreille du pauvre bougre apeuré, et la lécha avant de lui chuchoter qu'ils auraient beaucoup d'ennuis avec la justice, lui et sa copine, s'il…

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DIMANCHE 21 SEPTEMBRE 2008

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