L'arène était remplie. Ils étaient venus de toute la région pour voir un spectacle original. Néanmoins, personne ne savait quelle était la nature exacte de cette présentation. Dans quelques instants. Spartanus allait être la célébrité de la Sicile ou bien un homme mort. Cette dernière perspective lui causait beaucoup de crainte mais déjà le vin lui montait à la tête et le rendait moins soucieux de l'avenir. Une trentaine d'esclaves était disposée en cercle au centre de l'arène. Ils se tenaient à quatre pattes et avaient l'ordre de ne point lever la tête. À cette vue. Spartanus eut une grande joie et se mit à sautiller sur place en criant : - Avé ! Avé ! Avé ! Les quelques soldats chargés de la sécurité sur le lieu du spectacle eurent toutes les peines du monde à le retenir de commencer son numéro avant que le proconsul de la région ne donne le signal de départ. Ce dernier était placé à la tribune d'honneur en compagnie du propriétaire de l'école de gladiateurs. Tous deux étaient de vieux amis et discutaient de ce qui allait suivre - Allons. Flavius, puis-je savoir pourquoi tu refuses avec obstination de me révéler le programme du spectacle ? Je suis curieux et ne puis point attendre ! - Je n'ai nulle envie de t'imposer une telle souffrance. Marcius. La vérité est que moi-même, je ne le connais guère. - Sais-tu au moins pourquoi ces esclaves sont disposés ainsi ? Va-t-on lâcher les lions ? Un gladiateur va-t-il devoir s'amuser à les décapiter ? Par Mars, éclaire ma lanterne ! - Non, je te l'ai dit, il s'agit de quelque chose de vraiment nouveau. Si nouveau que j'ai peur que cela ne déplaise au public. J'ai pris ce risque afin de voir les capacités d'un de mes gladiateurs, un Thrace qui est absolument nul au combat mais qui paraît avoir des facultés exceptionnelles pour une autre discipline ? - Et quelle est cette discipline ? Parle nom de Jupiter ! Ne suis-je pas ton ami ? - Je crains d'avouer la nature du spectacle même à mon meilleur ami. Ce gaillard est un as De la pénétration contre-nature en réalité. Pendant quelques longues secondes, le gouverneur Marcius Sextus Vinicius regarda son ami en attendant que celui-ci avoue que c'était une blague et, lorsqu'enfin il comprit qu'il n'en était rien, il partit dans un monstrueux fou rire qui paraissait ne jamais pouvoir cesser. Cette réaction ne rassura nullement son organisateur Flavius qui se rongeait les ongles comme un beau diable. Les trompettes sonnèrent et l'on annonça l'entrée de Spartanus. Le gouverneur reprit ses esprits et murmura en pouffant de rire : - Huhuhu, alors oui en effet, je comprends que tu aies peur huhuhu, là ça passe ou ça casse et en cas de mauvaise réaction, je ne vois pas ce que je pourrai faire pour toi et ta réputation. Mais allons, huhuhu, apprécions le « spectacle » huhuhu. Et le pauvre Flavius se demanda pourquoi il n'avait pas fait exécuter ce parasite plutôt que de lui confier son avenir en lui confiant un spectacle à lui tout seul. Spartanus se rua sur le premier esclave, un Gaulois, lui souleva sa tunique et retira la sienne. Toute l'assemblée put alors voir un phallus qui n'avait rien d'humain. - Il a un pieu de cheval, s'écria un spectateur. - On pourrait empaler douze prisonniers barbares sur sa queue, s'exclama un autre. Et avant même que Spartanus ait sodomisé le Gaulois, le public s'agitait et hurlait. - Ils sont contents ou non ? Demanda le propriétaire de l'école à son ami le proconsul. Ce dernier ne répondit pas, non seulement parce qu'il ne connaissait pas la réponse mais surtout parce qu'il était lui-même hypnotisé par l'énorme engin qui pourfendait le fessier viril du premier esclave. Rapidement. Spartanus en eut fini avec lui et lui éjacula dans le dos. Il se jeta sur une esclave Numide, située à la gauche du Gaulois. Et le public applaudit chaleureusement le premier jet de sperme. - Incroyable, murmura le proconsul, ils aiment tous ça. Le patron de Spartanus, lui, retrouvait des couleurs. Déjà. Spartanus lâchait son jus à la face de la jeune femme de couleur qui arborait un sourire ravi. Après tout, c'était mieux que de se faire dévorer par des lions affamés. Le public, quant à lui, entama une ola endiablée et scandait le nom de Spartanus. - Spartanus, nique-les tous ! Spartanus, nique-les tous ! C'était du délire. Et s'il y avait un homme heureux, c'était bien Flavius, l'humaniste qui avait laissé son plus mauvais gladiateur avoir sa chance. Il
MARDI 28 FéVRIER 2006
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